Vision et espoirs du Ven Dr Victor-David Mbuyi Bipungu, évêque coadjuteur élu

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Janet Best

Le samedi 3 mai 2025, avec joie et humilité, j’ai dit oui à l’appel à vous servir en tant qu’évêque coadjuteur. C’est un grand honneur. Je vous suis reconnaissant et je vous remercie de m’avoir fait confiance et surtout d’avoir cru en l’Esprit Saint qui vous a guidé dans cette décision.
On m’a demandé d’exprimer en 1 000 mots maximum pour Anglican Montreal, notre journal diocésain, la vision et les espoirs que j’aimerais transmettre en tant que futur évêque de notre diocèse. C’est une tâche difficile à un moment où j’essaie encore de reprendre mes esprits après les émotions bouleversantes qui se sont déversées sur moi et, bien sûr, sur tous les délégués présents au Synode électoral. Je n’ai donc pas à proposer un plan à mettre en œuvre pendant mon épiscopat, mais simplement ma vision et mes espoirs, car le plan stratégique tel que je l’ai exprimé dans les réponses écrites aux questions du comité de recherche, devrait être élaboré collectivement, c’est-à-dire avec l’apport de tous. C’est une promesse que je vous fais.
Cette vision et ces espoirs me permettent d’incarner humblement le rôle de l’évêque. Tel qu’il est officiellement enseigné et célébré dans la liturgie de l’ordination épiscopale, le rôle d’un évêque est clair. Il doit « garder la foi, l’unité et la discipline de l’Église ; célébrer et assurer l’administration des sacrements de la Nouvelle Alliance ; ordonner les prêtres et les diacres et participer à l’ordination des évêques ; et être en toutes choses le fidèle, le pasteur et le bon exemple pour les membres de l’Église du Christ…
Tout cela, combiné aux défis imposés par les changements qui se produisent dans notre monde aujourd’hui, fait du rôle de l’évêque un lourd fardeau de responsabilités et m’amène à faire miennes les paroles de saint Augustin :
« Ce que je suis pour vous m’effraye. Ce que je suis avec vous me rassure. Pour vous je suis évêque, cela m’est une charge. Avec vous je suis chrétien, cela m’est une grâce … ». (Sermon 340,1).
Je peux ajouter et dire sur une note d’espoir que ce que je suis avec vous, – chrétien et disciple -, donne un sens à ce que je suis pour vous – évêque coadjuteur élu. Je promets donc de maintenir les deux aspects liés afin que la mission de l’Église ne soit pas seulement la mienne, mais la nôtre.Être coresponsable de la mission de l’Église signifie être fier de notre diversité et accueillir tout le monde sans discrimination ni préjugé. Pour cela, j’espère que nous continuerons à utiliser, par exemple, toutes nos langues, en particulier l’anglais et le français, ou à chanter parfois en créole haïtien et en espagnol, en swahili et en lingala ou dans une autre langue, et à proclamer l’Évangile à partir de la version indigène de la Bible.
La coresponsabilité dans la mission de l’Église exige que nous prenions soin les uns des autres. Chacun d’entre nous devrait se sentir en sécurité et protégé non seulement par des frères et sœurs bienveillants, mais aussi par des politiques de sécurité plus efficaces. Le diocèse travaille déjà à un examen approfondi de ses politiques et pratiques en matière de sécurité dans l’Église et je m’engage à le mener à bien avec vous.
Le fait de prendre soin les uns des autres dans le cadre de la coresponsabilité missionnaire devrait également s’étendre à notre gestion financière. Nous avons le devoir d’aider les paroisses à satisfaire leurs besoins minimaux de fonctionnement. Cela sera possible si nous les encourageons à mieux utiliser les ressources déjà disponibles et à capitaliser sur les potentiels négligés, tels que nos espaces, qui sont souvent loués à des tarifs plus bas.
Nous ferons tout cela soutenus par l’amour de Dieu, qui est le moteur de tout, comme l’indique le profil diocésain sous le titre « Qui nous sommes » : « Notre but est d’incarner l’amour et la compassion de Dieu dans tout ce que nous faisons… nous cherchons à être plus qu’un rassemblement d’individus, mais une communauté vibrante qui agit comme “les mains et les pieds de Jésus”. Notre mission est de nous engager activement dans le monde qui nous entoure, en répondant aux besoins de nos voisins et en invitant les gens à faire l’expérience du pouvoir transformateur de l’amour du Christ…”
Merci à tous d’être ouverts à ce que l’Esprit Saint nous dit. Nous avons vraiment ressenti sa présence le samedi 3 mai. Je lui demande de continuer à nous guider dans le mandat que nous a confié Notre Seigneur de répandre la bonne nouvelle du salut, de servir et de faire grandir la foi dans le diocèse de Montréal au cours de la prochaine décennie.
N’ayez pas peur, car le Dieu qui a fait toute chose belle en son temps (Ecclésiaste 3:11) sera avec nous et nous ferons bien les choses ensemble.